Ordre | Zygoptères |
Famille | Coenagrionidae |
Genre | Coenagrion |
Espèce | Coenagrion lunulatum |
Liste rouge mondiale | LC : Préoccupation mineure 2023 | ||||||
Liste rouge européenne | LC : Préoccupation mineure 2023 | ||||||
Liste rouge nationale | VU : Vulnérable 2016 | ||||||
Plan National d'Actions en cours | Aller sur le site du PNA 2020 | ||||||
Listes rouges régionales | Selon régions | ||||||
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Déterminante ZNIEFF | Selon région | ||||||
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En France, C. lunulatum est considéré comme très rare et restreint au Massif central. L’espèce y est majoritairement présente dans des mares et étangs de moyenne montagne au sein de milieux tourbeux et paratourbeux, bien ensoleillés et avec la présence d’hydrophytes, dans des contextes de prairies pâturées (estives).
Coenagrion lunulatum est un taxon paléarctique largement distribué sur tout le nord de l’écozone paléarctique, des Pays-Bas à l’ouest jusqu’au Kamtchatka et à la mer de Béring à l’est entre 42° N et 66° N, voire plus au nord en Fennoscandie. L’espèce se rencontre aussi sur trois aires disjointes : 1) les zones montagneuses du petit Caucase et du Kurdistan turc jusqu’au nord-ouest de l’Iran ; 2) l’Irlande et 3) le Massif central en France.
C’est une espèce que l’on rencontre dans les lacs tourbeux, étangs et tourbières oligo à mésotrophiques, plutôt acides et généralement dans ou à proximité de zones forestières. Dans l’est de son aire, les habitats sont plus diversifiés comme des mares prairiales, des gravières et argilières, souvent beaucoup plus eutrophes.
La phase larvaire commence 2 à 3 semaines après la ponte et dure 1 à 2 ans (Boudot et al., 2017).
L’espèce semble en déclin (elle devrait passer en VU dans la liste rouge européenne en 2024), sans que les raisons précises en soient connues. Les changements climatiques, l’eutrophisation et la destruction des habitats sont les principaux facteurs de déclin de l’espèce.
Cette espèce est assez peu mobile, mais la recherche d’individus émergents est nécessaire pour s’assurer de l’autochtonie des individus observés. La recherche des exuvies s’avère difficile pour cette espèce, comme pour les autres du genre Coenagrion.
L’autochtonie de l’espèce n’est prouvée que sur très peu de sites. Dans Kreder et Pont (2015), les auteurs indiquent un comportement reproducteur sur la moitié des sites auvergnats recensés (19 sur 38). Dans la base de données ayant alimenté la liste rouge de la région Auvergne, les données de reproduction concernaient seulement une dizaine de sites.
Les observations récentes de cette espèce sont très majoritairement cantonnées au territoire du parc naturel régional des volcans d’Auvergne, (Cantal et Puy-de-Dôme). Deux massifs volcaniques y abritent 64 des 86 stations décrites entre 1964 et 2014 pour cette espèce. Il s’agit du plateau du Cézallier et des monts Dore. En dehors de ces deux entités géographiques, les observations de l’espèce sont rares et localisées à quelques stations en Artense, en Aubrac (Aveyron et Cantal), ainsi que dans le Livradois et le Velay (Haute-Loire). L’espèce est présente sur une station en Ardèche.
Une session d'observation = 1 observateur + 1 lieu + 1 date
La répartition de C. lunulatum n’est aujourd’hui relativement bien connue qu’en Auvergne grâce à plusieurs études ciblées sur les milieux favorables à l’espèce. Ailleurs, la pression d’observation sur les habitats susceptibles d’abriter ce zygoptère semble plus faible et mériterait d’être accrue. Les études de Leroy (2003 ; 2006) ont permis d’augmenter significativement le nombre d’observations de l’espèce. À partir de 2014, l’augmentation des observations s’explique par une étude menée par le parc naturel régional des volcans d’Auvergne sur le plateau du Cézallier (Kreder et al. 2015).
La répartition de cette espèce était mal connue jusqu’au début des années 2000 où l’effort de prospection s’est accentué. Le nombre de mailles d'observations est croissant depuis lors, notamment grâce à des prospections ciblées pour accroître les connaissances sur cette espèce. L’espèce présente toutefois des populations dynamiques qui nécessitent d’actualiser régulièrement les connaissances sur les stations connues et de prospecter les marges de la zone de présence avérée pour contrôler sa dynamique spatiale.
Ex : 40% signifie que 40% des mailles d'observation de l'espèce se situe dans la région considérée.
En France, la responsabilité pour la conservation de cette espèce repose quasi exclusivement sur les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie (une seule station récente connue). Très localisées, l’essentiel des stations de ce zygoptère se concentrent en Auvergne, très majoritairement sur le plateau du Cézallier et le sud des monts Dore (Puy-de-Dôme et Cantal).
Le pic d’émergence de cette espèce se situe vers la mi-juin. Les premières émergences ont lieu à la fin de mai, des individus sont fréquemment observés jusqu’à la mi-juillet.
Altitude min. | 466m |
Altitude max. | 1448m |
80% des observations sont entre 825m et 1267m |
L’espèce est considérée comme montagnarde en France, où la majorité des stations sont comprises entre 800 et 1 300 m d’altitude.