Ordre | Anisoptères |
Famille | Corduliidae |
Genre | Epitheca |
Espèce | Epitheca bimaculata |
Liste rouge mondiale | LC : Préoccupation mineure 2023 | ||||||||||||||||||||||
Liste rouge européenne | LC : Préoccupation mineure 2023 | ||||||||||||||||||||||
Liste rouge nationale | LC : Préoccupation mineure 2016 | ||||||||||||||||||||||
Protections régionales |
Ile-de-France :
RI11 : Liste des insectes protégés en région Île-de-France : Article 1
1993
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Listes rouges régionales | Selon régions | ||||||||||||||||||||||
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Déterminante ZNIEFF | Selon région | ||||||||||||||||||||||
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En deux décennies l’espèce est passée de très rare à peu commune, traduisant plus sûrement un effort de prospection qu’un déploiement de l’espèce. Si la partie méridionale de la France et la Corse ne révéleront probablement pas de nouvelles stations, les prospections en zone favorable (plaines et collines en climat atlantique ou plus continental) devraient montrer une répartition plus homogène, et peut-être gommer ou expliquer l’absence troublante de l’espèce dans certains départements comme les Savoie.
Epitheca bimaculata (Charpentier, 1825) est un taxon eurasiatique répandu de l’Europe occidentale au Japon et au sud du Kamchatka, principalement entre 44 °N et 63 °N, 35 °N au Japon (Boudot & Kalkman, 2015). En effet, les trois sous-espèces initialement décrites (E. b. bimaculata (Charpentier, 1825), E. b. altaica Belyshev, 1951 et E. b. sibirica Selys, 1887) ne sont pas clairement distinctes et Kosterin (1999) propose de les placer en synonymie. En France métropolitaine, cette espèce apparaît comme irrégulièrement disséminée, restreinte à certaines régions et globalement rare malgré des secteurs où l’existence de fortes populations est bien connue comme la Champagne-Ardenne et la Lorraine (Boudot et al., 2017). De nombreuses observations après 2010 ont permis d’étendre son aire de répartition vers le centre, l’ouest et le sud-est du pays. E. bimaculata se cantonne essentiellement aux eaux stagnantes des régions semi-boisées des zones de plaine aux montagnes sans beaucoup dépasser l’altitude de 1000 m. La phase larvaire dure de 1 à 3 ans, les pontes se faisant dans des étangs ou d’anciennes gravières avec ou sans hydrophytes flottantes ou immergées.
Les émergences, qui se déroulent sur une à 3 semaines, sont synchronisées et montrent un percentile EM50 de 4-9 jours (Boudot, 2021 ; Boudot et al. 2019). Les exuvies, de grande taille et très caractéristiques, permettent une identification facile et pourraient contribuer à une bonne évaluation de la taille des populations. La période de vol s’étend sur deux mois (Wildermuth & Martens, 2019).
L’espèce n’est pas menacée en France mais des stations ont été détruite dans le nord-est de la France du fait de l’aménagement d’anciennes ballastières. Le curage des étangs et la pisciculture intensive sont perçus comme des menaces pour une espèce assez disséminée (Boudot et al., 2017).
Cette espèce est particulièrement observée lors de prospection des exuvies, ce qui devrait permettre de donner une image de son autochtonie fidèle à la réalité. Néanmoins, un défaut de renseignement des critères d’observations dans les bases de données explique certainement la faible occurrence des données d’autochtonie certaines dans certaines région (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté).
Les données actuelles montrent une augmentation des observations depuis 2010 dans les secteurs historiques comme sur de nouvelles zones géographiques. Une meilleure connaissance de la biologie de l’espèce (période de vol, habitats) par la publication d’articles et d’ouvrages de référence, ainsi que la recherche plus systématique des exuvies sont sans doute à l’origine de cette progression.
Une session d'observation = 1 observateur + 1 lieu + 1 date
E. bimaculata reste une espèce peu courante. Sa période de vol précoce et courte, sa discrétion et son observation surtout subordonnée à la recherche des exuvies peuvent expliquer que sa connaissance ne bénéficie pas pleinement de l’apport des sites et applications de sciences participatives, contrairement à d’autres espèces mieux visibles.
La progression du nombre de mailles occupées par l’espèce traduit plus sûrement un effort de prospection qu’un déploiement de l’espèce, aucun facteur favorable ne pouvant être relié à l’augmentation du nombre de données ou de l’aire de répartition d’E. bimaculata.
Ex : 40% signifie que 40% des mailles d'observation de l'espèce se situe dans la région considérée.
Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté et centre-Val-de-Loire rassemblent les trois quarts des observations en France et portent ainsi une responsabilité importante dans la conservation de l’espèce. Certains secteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes comme la Bresse et la Dombes, avec une forte concentration d’étangs en milieu forestier, très favorables, portent eux aussi une responsabilité notable.
Le mois de mai rassemble la plupart des observations de l’espèce, la période de vol étant très courte avec un léger décalage avec latitudinal et altitudinal, l’espèce étant majoritairement présente dans la partie nord du pays. Cette période de vol assez limitée associée à des imagos volant loin des rives restreint l’observation de l’espèce à la période des émergences et donc de récolte des exuvies. Ceci pourrait expliquer la sensation de rareté qui ressort des bases de données d’une part, mais pourrait, d’autre part correspondre au pic d’émergence.
Altitude min. | 6m |
Altitude max. | 1057m |
80% des observations sont entre 100m et 412m |
E. bimaculata se cantonne essentiellement aux eaux stagnantes des régions semi-boisées des zones de plaine aux montagnes sans beaucoup dépasser l’altitude de 1000 m.