Ordre | Anisoptères |
Famille | Libellulidae |
Genre | Sympetrum |
Espèce | Sympetrum meridionale |
Liste rouge mondiale | LC : Préoccupation mineure 2023 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
Liste rouge européenne | LC : Préoccupation mineure 2023 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
Liste rouge nationale | LC : Préoccupation mineure 2016 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
Listes rouges régionales | Selon régions | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Déterminante ZNIEFF | Selon région | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Considéré comme peu commun jusqu’en 2010 Sympetrum meridionale est aujourd’hui commun mais sa répartition reste toutefois lacunaire. L’espèce se rencontre surtout sur le pourtour méditerranéen, les zones de plaine, le couloir Rhône-Saône, l’Alsace, les vallées bien exposées. L'espèce n'est réputée durablement établie que dans le Sud et progresse vers le nord, surtout pendant les étés chauds.
Sympetrum meridionale est présent de l'ouest de la Mongolie au Maghreb, en passant par l'Asie centrale, l'Iran, le Levant et l'Asie mineure, ainsi que sur la côte atlantique du sud-ouest et du centre de l'Europe. En Europe, l'aire de répartition s'étend du Portugal au sud de l'Oural. Au nord, sa limite s'étend approximativement de la Belgique à la Russie en passant par le centre de l'Allemagne, le sud de la Pologne et l'Ukraine. Des incursions irrégulières vers le nord, des individus en migration et des populations installées pour une courte durée rendent les limites floues. L’essentiel du pourtour méditerranéen de l'Europe est colonisé, mais avec des lacunes importantes, en particulier certaines iles. En Europe, S. meridionale est une espèce de plaine qui ne se développe guère au-dessus de 600 m d'altitude dans le nord de son aire de répartition. Néanmoins des individus émergents ont été observés jusqu'à 1 250 m au Maroc et 2 050 m au Kirghizistan. Des individus migrateurs ont encore été observés jusqu'à 3 000 m d'altitude dans les Alpes suisses, 3 500 m au Kirghizistan et 5 400 m dans le Pamir chinois.
L’espèce colonise principalement des petits plans d'eau peu profonds, chauds en été, abondamment recouverts de plantes palustres et aquatiques et souvent asséchés pendant la saison chaude. En Europe centrale, il s'agit souvent d'habitats secondaires liés à l’activité humaine. Les plans d'eau doivent être ensoleillés et au sein de paysages ouverts, y compris dans des zones d'agriculture intensive. Ils sont mésotrophes à eutrophes, parfois saumâtres. La végétation émergée est surtout constituée de carex ou de joncs des herbacées. Les hydrophytes sont principalement les potamots et les characées.
Dans les régions au climat tempéré, les immatures restent à proximité des eaux où ils ont émergé et ne se reproduisent qu’à partir d'août. En septembre, ils se dispersent parfois très loin, les femelles fécondées pondant ainsi dans de nouveaux points d'eau et pouvant engendrer d’importantes populations sur une année. On assiste également à des déplacements massifs sous le vent ou face à lui. Moins de 20 % des individus d’une population restent fidèles à leur site d’émergence.
En période de reproduction, les individus matures souvent loin l'eau et évitent la pleine eau. Les mâles ne sont pas territoriaux, mais chassent leurs congénères des environs de leur perchoir. La ponte se fait en tandem ou en solo sous la surveillance du mâle en vol. Un seul œuf, dépourvu d'enveloppe gélatineuse, est lâché à la fois, en vol au-dessus de points d'eau peu profonds, entre des touffes de carex et de joncs, ou sur le sol sec, potentiellement inondé au printemps. Les imagos de S. meridionale sont souvent massivement infestés d'acariens essentiellement Arrenurus papillator qui s'accrochent aux nervures des ailes.
Les œufs entrent en diapause après la ponte et il n'est pas certain qu’ils ne résistent ni à un long assèchement du point d’eau ni au gel. La phase larvaire durerait deux à quatre mois dans des eaux peu profondes où le réchauffement est rapide au fond, ou dans des eaux plus profondes, près de la surface, parmi les plantes aquatiques, toujours dans des endroits bien oxygénés. Les larves peuvent atteindre d'autres points d'eau par voie terrestre au dernier stade en cas de risque d'assèchement du point d'eau. Elles ont également la capacité de survivre plusieurs jours hors de l'eau avant l'émergence et se livrent au cannibalisme si la nourriture vient à manquer. Les émergences ont lieu surtout de nuit, pendant à peu près un mois.
Références bibliographiques à utiliser :
Comme pour la plupart des Sympétrums, l’autochtonie de l’espèce ne peut être avérée qu’avec les exuvies qui demandent un examen rigoureux sous loupe binoculaire et il est conseillé de le faire avec de petites séries. Les preuves d’autochtonie certaines constatées une année ne préjugent pas de la pérennité d’une population. Un suivi des sites permettrait de mieux caractériser la dynamique des populations et les possibilités de colonisation pérenne de nouvelles zones géographiques.
Sympetrum meridionale était déjà présent sur une grande partie du territoire métropolitain avant 2000. Les décennies suivantes ont plutôt vu le renforcement des observations et une certaine expansion vers le nord.
Une session d'observation = 1 observateur + 1 lieu + 1 date
Si la fréquence de l’espèce dans les sessions de terrain reste stable, le pourcentage de mailles où l’espèce est observée est en forte augmentation depuis 2005, ce qui traduirait bien son expansion spatiale en métropole. Néanmoins, la pression de prospection et l’apport de données par les sciences participatives peut avoir également permis d’augmenter le nombre d’observations.
L'augmentation du nombre de mailles suit globalement la progression de l'amélioration nationale de la connaissance.
Ex : 40% signifie que 40% des mailles d'observation de l'espèce se situe dans la région considérée.
L’ensemble formé par la Nouvelle-Aquitaine, le Centre-Val-de-Loire, l’Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et las pays de la Loire, avec plus de 60 % des mailles où l’espèce a été observée, concentre les responsabilités de la conservation de S. meridionale en France métropolitaine. Ceci est cohérent avec la distribution de l’espèce même si on observe de grandes disparités locales dans le détail, comme en Nouvelle-Aquitaine ou en Auvergne-Rhône-Alpes..
La période de vol de S. meridionale varie en fonction des conditions climatiques des lieux où il est présent. Dans le Sud, elle s'étend d'avril à mi-novembre (surtout de juin à septembre), plus au nord de juin à septembre (surtout de juillet à août), dans le sud de l'Allemagne de fin juillet à fin septembre (surtout la première quinzaine d'août).
Altitude min. | 1m |
Altitude max. | 2966m |
80% des observations sont entre 8m et 334m |
Si les observations s'échelonnent du niveau de la mer à l’étage alpin, ce graphe souligne le caractère thermophile de l’espèce avec l’essentiel des données à basse altitude.