Ordre | Anisoptères |
Famille | Libellulidae |
Genre | Leucorrhinia |
Espèce | Leucorrhinia dubia |
Liste rouge mondiale | LC : Préoccupation mineure 2023 | ||||||||||||||||
Liste rouge européenne | LC : Préoccupation mineure 2023 | ||||||||||||||||
Liste rouge nationale | NT : Quasi menacée 2016 | ||||||||||||||||
Plan National d'Actions en cours | Aller sur le site du PNA 2020 | ||||||||||||||||
Listes rouges régionales | Selon régions | ||||||||||||||||
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Déterminante ZNIEFF | Selon région | ||||||||||||||||
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Cette Leucorrhine occupe quasi-exclusivement les massifs montagneux en France, des Pyrénées aux Ardennes. L'espèce peut très occasionnellement se disperser à longue distance en plaine, généralement dans le nord-est du pays. Une femelle isolée a même été signalée en Bretagne récemment.
Leucorrhinia dubia (Vander Linden, 1825) est une espèce paléarctique inféodée aux tourbières et aux étangs végétalisés, acides et pauvres en poissons.
Elle se reproduit dans des eaux stagnantes oligotrophes sténothermes, généralement acides et envahies par les sphaignes. Les larves vivent à la surface des sédiments tourbeux et dans la végétation aquatique. En face d'un prédateur tel qu'un poisson, elles sont très vulnérables car elles cherchent à s'enfuir plutôt qu'à s'immobiliser. La phase larvaire dure entre 2 et 5 ans suivant les conditions du milieu (Boudot et al., 2017).
Sa répartition européenne actuelle est largement héritée des périodes glaciaires quaternaires. Elle se rencontre principalement dans la moitié nord de l'Europe et dans les massifs montagneux d'Europe centrale, puis dans la Sibérie centrale. Elle devient relictuelle et ne forme plus que des populations disjointes dans le sud-ouest et le sud de son aire de répartition, toutes confinées en altitude. Les populations pyrénéennes de L. dubia sont intéressantes d'un point de vue biogéographique, car elles sont, avec les populations bulgares, parmi les plus méridionales d'Europe.
L'espèce est encore bien présente dans les tourbières de montagne mais elle est vulnérable au changement climatique, au développement d'activités piscicoles et touristiques et aux activités pastorales intensives en montagne (piétinement, pollution par ruissellement des vermifuges).
La recherche d'exuvies ou de larves devrait permettre de mieux qualifier l'autochtonie de l'espèce dans les tourbières où elle est observée.
Malgré une augmentation de la pression de prospection, l'aire de distribution connue de cette espèce est plutôt stable ou en déclin. Certains secteurs ne semblent plus occupés, en particulier à basse altitude. Elle est menacée dans toutes les régions françaises où elle est présente selon les différentes Listes rouges régionales.
Une session d'observation = 1 observateur + 1 lieu + 1 date
Le pourcentage de mailles où l'espèce est observée a progressé, notamment suite à la dynamique du premier PNA après 2010. Cependant sa fréquence d'observation dans les relevés diminue, potentiellement avec les effets du changement climatique ou de la dégradation des tourbières de montagne.
Le nombre de mailles de présence de l'espèce par période est en légère augmentation, ce qui est probablement lié à l'amélioration de la pression de prospection plus qu'à une progression de l'espèce.
Ex : 40% signifie que 40% des mailles d'observation de l'espèce se situe dans la région considérée.
La région Auvergne-Rhône-Alpes possède une responsabilité majeure avec près de la moitié des mailles occupées par l'espèce. L'espèce reste plus localisée dans les autres régions de montagne, très localisée en Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Elle est évaluée comme menacée dans toutes ces régions.
Cette espèce montagnarde est surtout estivale, avec un pic d'observations en juin dans le nord et en juillet plus en altitude dans le sud. Elle peut émerger dès fin avril dans le nord et mai dans le sud. Elle est toutefois moins tardive que d'autres anisoptères montagnards comme le Sympétrum noir par exemple, ses populations déclinent rapidement courant août.
Altitude min. | 4m |
Altitude max. | 2658m |
80% des observations sont entre 626m et 1913m |
Cette espèce est la plus montagnarde de nos Leucorrhines. Elle est typiquement observée à l'étage montagnard en région Auvergne-Rhônes-Alpes, plutôt à l'étage subalpin dans les Pyrénées et à l'étage collinéen dans le nord-est du pays. Il faudra suivre si l'espèce parvient à coloniser de nouveaux sites plus haut en altitude sous l'effet du changement climatique.