Ordre | Anisoptères |
Famille | Libellulidae |
Genre | Trithemis |
Espèce | Trithemis kirbyi |
Liste rouge mondiale | LC : Préoccupation mineure 2023 | ||
Listes rouges régionales | Selon régions | ||
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L’espèce est très rare, les premières mentions de l’espèce en France en 2017 proviennent de sites du Sud-Est (Aude, Ardèche et Gard ; Polette et al., 2017). En 2019, Brenguier photographie et signale (Faune-Aquitaine.org) un mâle mature de T. kirbyi dans les jardins de la Villa Arnaga (64, Cambo-les-Bains). Cette observation sera suivie par d’autres et les preuves de reproduction apportées en 2020 et 2022. En 2023, l'espèce a été revue dans le secteur des Corbières où elle avait été observée en 2017 et à une vingtaine de kilomètres à l'est de la dernière mention audoise en 2022. Les observations ardéchoises sont les plus septentrionales (44°50'46.6"N).
Trithemis kirbyi (Selys, 1891) occupe une très large aire de répartition allant de l'Afrique continentale, Madagascar et les Comores, à l’Asie, de la péninsule arabique à l'ouest de l'Inde. (Boudot & Kalkman, 2015 ; Wildermuth & Martens, 2019). Cette espèce montre de bonnes capacités de dispersion mais n’a conquis les marges de l’Europe par la Sardaigne en 2003 (Holuša, 2008). Très rapidement elle colonise progressivement la péninsule Ibérique depuis les premières observations de l’espèce en 2007 en Andalousie (Chelmick & Pickess, 2008) Cette colonisation de l’Espagne et notamment de la Catalogne et des Pyrénées décrite par Miralles-Nunez et al., (2017 et 2020), précède la première mention proche de la frontière française en 2016 (Brouwer) dans les Pyrénées espagnoles. Le 28 août 2012, l'espèce a été observée pour la première fois sur l'île italienne de Pantelleria, puis en octobre 2013 sur Linosa. Enfin, en 2022 l’espèce est observée à deux reprises le long de la Semois, dans le sud de la Belgique.
Les habitats colonisés par l’espèce sont majoritairement les vasques rocheuses pauvres en végétation dans le lit de rivières ensoleillées, ainsi que tout plan d'eau artificiel tel que des bassins d’agrément, des piscines et des retenues pour l'irrigation agricole. Les eaux sont parfois saumâtres ou sujettes à des assecs estivaux. Les mâles se posent sur les surfaces nues comme des rochers bien exposés au soleil, alors que les femelles se perchent plus souvent à proximité des rives sur des branches sèches avec vue sur l’eau, L'accouplement est rapide, il commence en vol et se termine souvent posé. Après séparation des partenaires, la femelle commence à pondre en touchant la surface de l'eau du bout de son abdomen toutes les 0,9 s environ, sous la surveillance du mâle. Chaque ponte délivre environ 730 œufs. En moyenne, une femelle touche 51 fois la surface de l'eau, le taux de ponte moyen est de 11 œufs par seconde (Wildermuth & Martens, 2019). L'espèce peut être multivoltine et le développement de l'œuf à l’émergence peut être inférieur à 50 jours. La livrée cryptique des larves et leur faible activité permettent la cohabitation avec les poissons. Dans les milieux temporaires, si l'espèce a colonisé le milieu nettement plus tôt que d'autres espèces, elle s'imposera. Dans les autres cas l'espèce sera soumise aux opportunistes à croissance rapide Pantala flavescens et Sympetrum fonscolombii en raison d'une activité et d'un taux de croissance plus faibles. Les émergences peuvent s’échelonner d’avril à septembre et les imagos peuvent être observés jusqu’en novembre (Boudot & Kalkman, 2015 ; Wildermuth & Martens 2019)
L’autochtonie certaine de l’espèce est avérée en 2020 et 2022 à Cambo-les-Bains (plus de 100 exuvies et émergences en 2022), les autres mentions concernent des imagos. Toutefois les observations en Occitanie laissent penser qu’une colonisation rapide est possible. Les observations dans les Corbières en 2022 et 2023 incitent à y rechercher des preuves d'autochtonie.
L’autochtonie certaine de l’espèce est avérée en 2020 et 2022 à Cambo-les-Bains (plus de 100 exuvies et émergences en 2022), les autres mentions concernent des imagos. Toutefois les observations en Occitanie laissent penser qu’une colonisation rapide est possible. Les observations dans les Corbières en 2022 et 2023 incitent à y rechercher des preuves d'autochtonie.
Une session d'observation = 1 observateur + 1 lieu + 1 date
L’espèce étant connue depuis peu de notre territoire métropolitain, la fréquence de l’espèce dans les sessions de terrain et leur part dans les observations ainsi que la part des mailles occupées restent limitées.
Le nombre de mailles reste encore restreint à une quinzaine en France continentale.
Ex : 40% signifie que 40% des mailles d'observation de l'espèce se situe dans la région considérée.
C’est la région Nouvelle-Aquitaine qui a pour l’instant l’entière responsabilité de la conservation de l’espèce en France (autochtonie locale), mais les observations en Occitanie laissent penser à une colonisation rapide et donc à plus de responsabilité régionale.
Les différentes observations ont été faites pendant la période de vol des imagos entre juin et septembre.
Altitude min. | 65m |
Altitude max. | 261m |
80% des observations sont entre 109m et 261m |
Les observations sont cantonnées à basse altitude à moins de 250 m sauf celles de l’Aveyron (350 m) et de la Lozère (460 m).