Ordre | Zygoptères |
Famille | Lestidae |
Genre | Sympecma |
Espèce | Sympecma paedisca |
Liste rouge mondiale | LC : Préoccupation mineure 2023 |
Liste rouge européenne | LC : Préoccupation mineure 2023 |
Liste rouge nationale | RE : Disparue au niveau régional 2016 |
Protection nationale | NI2 : Liste des insectes protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection : Article 2 2007 |
Plan National d'Actions en cours | Aller sur le site du PNA 2020 |
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Sympecma paedisca est cité de deux localités de France métropolitaine, la vallée de l’Isère (Grésivaudan) et les environs de Nice dans les Alpes-Maritimes. Seule la station iséroise était valide, la citation de Bilek (1964) faisant référence à une observation près de Nice s’est révélée erronée et concernait un spécimen collecté à Isolabona au nord de Ventimiglia (Ligurie – Italie) en 1963 et conservé à la Zoologische Staatssammlung München à Munich (Allemagne) (Lambret et al., 2017). La station iséroise correspond aux observations de Jurzitza (1961) qui l’observe près du hameau de la Gache (commune de Barraux,Isère) le 26 mai et le 11 juin 1961, dans des pièces d’eau isolées dans le lit de la rivière et collecte un ♂ qui figure en papillote dans les collections des Écologistes de l'Euzière. En tout, 14 individus avaient été collectés sur les deux passages (11 ♂ et 3 ♀) mais l’espèce n’a jamais été revue et le milieu a été fortement modifié dans les années qui ont suivi l’observation.
Sympecma paedisca est avec S. fusca et S. gobica l’une des 3 espèces de ce genre de Lestidae eurasien. Il est largement distribué sur la zone tempérée de l’écozone paléarctique, depuis les Pays-Bas et le sud de la Finlande jusqu’au Japon. Son aire s’étend également vers l’Iran par le Caucase, ainsi qu’en Asie centrale où il est sympatrique avec S. gobica. Sa distribution est lacunaire sur une grande partie de l’Europe, avec des populations se maintenant dans le Piémont italien, dans le nord du massif alpin du lac de Constance à la Bavière et au Tyrol ainsi que dans les Carpates occidentales, d’autres étant potentiellement éteintes.L’espèce occupe une large diversité d’habitats depuis des eaux stagnantes méso- à hypertrophiques jusqu’à des cours d’eau lents et se montre plus généraliste en allant vers l’est. Des eaux profondes de moins de 30 cm, la présence d’une abondante végétation est nécessaire à la vie larvaire. Les œufs sont insérés dans les végétaux vivants comme dans leurs parties mortes, ils éclosent après deux semaines et les larves se développent en deux mois et 11 stades. Les émergences se succèdent de juillet à mi-septembre, et comme les autres espèces du genre, les imagos restent immatures jusqu’au printemps suivant. Pendant cette période, les imagos se tiennent loin des habitats larvaires, dans les herbes hautes protégées par des buissons ou des arbres.Contrairement à la partie asiatique de la région, où S. paedisca est l’une des espèces de libellules les plus communes, l’espèce est généralement rare, localement menacée ou éteinte en Europe. L’aire de l’espèce se serait étendue à la Finlande à la faveur du changement climatique, mais dans de nombreuses autres localités, l’espèce a disparu ou est fortement menacé par les déficits hydriques. L’abandon de certaines pratiques (fauche des roseaux, extraction de la tourbe par exemple) a contribué à la régression de l’espèce à cause de la fermeture des milieux et de la disparition des fosses inondées. Néanmoins, la mise en place de plans de gestion reproduisant les conditions bénéfiques de ces anciennes pratiques dans ces milieux ont d’ores et déjà permis une dynamique positive aux Pays-Bas.
Jurzitza (1961) précise que les spécimens sont sombres, ce qui indiquerait des individu mature, comme d’ailleurs le spécimen conservé chez les Écologistes de l’Euzière. Le nombre d’individus, les sexes et l’habitat militent pour l’autochtonie de l’espèce et Jurzitza juge peu probable que le site soit complètement isolé, et suppose que l’espèce est présente au moins dans tout le bassin versant de l’Isère.
L’espèce n’a pas été revue en France depuis les années 1970 et est donc considérée comme éteinte. Toutefois, il est possible que de petites populations aient pu se maintenir dans des localités aux habitats proches de ceux de la vallée de l’Isère dans les années 1960, et des prospections pourraient être envisagées dans les vallées de l’Isère, de l’Arc et du Rhône.
Une session d'observation = 1 observateur + 1 lieu + 1 date
Deux sessions, deux observations en 1961.
Espèce considérée comme disparue de France.
Ex : 40% signifie que 40% des mailles d'observation de l'espèce se situe dans la région considérée.
L’espèce est connue de la seule région Auvergne-Rhône-Alpes mais son statut d’espèce disparue ne permet pas d’imputer une responsabilité particulière quant à sa conservation.
Les deux observations (26 mai et 11 juin 1961) sont cohérentes avec la période de vol des individus matures d’avril à fin juin.
Altitude min. | m |
Altitude max. | m |
80% des observations sont entre indéfini |
L’espèce a été observée vers 250 m d’altitude en France. Elle est citée du niveau de la mer jusqu’à plus de 1600↓m en Asie centrale.