Ordre | Zygoptères |
Famille | Coenagrionidae |
Genre | Nehalennia |
Espèce | Nehalennia speciosa |
Liste rouge mondiale | VU : Vulnérable 2023 | ||
Liste rouge européenne | NT : Quasi menacé 2023 | ||
Liste rouge nationale | CR : En danger critique 2016 | ||
Plan National d'Actions en cours | Aller sur le site du PNA 2020 | ||
Listes rouges régionales | Selon régions | ||
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Déterminante ZNIEFF | Selon région | ||
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L’espèce est extrêmement rare sur le territoire français, redécouverte en 2009 dans le Jura sur une seule et unique station après plus de 130 ans d’absence.
Nehalennia speciosa présente une aire de distribution étendue mais fragmentée, depuis l’Europe de l’Ouest jusqu’au Japon et à la Corée du Nord pour les mentions les plus orientales. En Europe, l’espèce possède une distribution continentale qui reste très fragmentée. Elle a d’ailleurs disparu de beaucoup de localités et de pays comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg ou encore la Slovaquie.
Cette demoiselle se rencontre principalement dans les lacs, les étangs, les marais et les tourbières oligotrophes aux eaux faiblement à moyennement acides. Son macro-habitat correspond aux franges riches en hélophytes à feuilles fines de ces pièces d’eau. Espèce extrêmement sténoèce, la structure de ces milieux humides est importante dans le choix de ceux-ci. Les plus typiques sont dominés par des laîches gazonnantes (par opposition à des formation de laîches en touradons) à feuilles étroites (Carex elata, Carex lasiocarpa, Carex limosa ou encore Carex rostrata), apportant à la fois une protection suffisante aux imagos, mais permettant également leur déplacement au ras de l’eau au sein même de cette végétation. La profondeur d’eau est également un facteur déterminant, généralement située entre dix et trente centimètres (Wildermuth, 2013, SHNA-OFAB et al., 2022), où les zones de développement larvaire ne s’assèchent jamais totalement. La végétation aquatique y est généralement bien développée et le réchauffement printanier de l’eau est rapide. Ces habitats souvent localisés au sein des formations de cariçaie présentent peu de prédateurs vis-à-vis des larves ou des adultes de Nehalennia. En Europe, les habitats sont très majoritairement primaires, même si des habitats secondaires aux attributs proches peuvent être colonisés, comme c’est le cas en France et en Suisse. La ponte endophytique est réalisée dans les tiges et les feuilles pourrissantes des laîches (Wildermuth, 2013). La larve se développe durant une à deux années (ce dernier cas concerne 10 à 20% des individus (Jacquot, 2012)). L’émergence se déroule sur des hélophytes à feuilles fines, à une hauteur faible d’environ dix à vingt centimètres au-dessus de l’eau (Wildermuth, 2013). Comme évoqué précédemment, les individus se trouvent généralement au sein même de la végétation et volent près du sol, ce qui rend leur détection peu aisée, même pour l’odonatologue aguerri. Les mâles peuvent être vus patrouillant, légèrement plus en hauteur dans la végétation, lors des plus belles journées. Les femelles quant à elles restent le plus souvent camouflées dans la végétation, où leur présence peut être trahie par des ptérostigmas blanc pur relativement visibles de loin.
L’espèce n’est connue actuellement que d’un site dans le Jura, mais n’y a pas été revue depuis 2018. Son mode de vie très discret, sa petite taille et la faiblesse relative des surfaces potentiellement occupées laissent à penser que sa présence dans d’autres stations en France est possible. Les populations suisses les plus proches se situent à une vingtaine de kilomètres de la frontière, mais les capacités de dispersion paraissent cependant limitées. L’espèce serait à rechercher dans des tourbières limnogènes qui lui sont favorables.
Actuellement aucune station historique ne mérite de prospections particulières. Les mentions savoyardes sont imprécises et il ne semble aujourd’hui pas que les conditions soient réunies pour voir l’espèce recoloniser des milieux en Savoie et en Haute-Savoie.
Une session d'observation = 1 observateur + 1 lieu + 1 date
Redécouverte en 2009, la population jurassienne est annuellement suivie. Aucun individu n’a été contacté depuis 2018.
La confirmation de la présence actuelle de l’espèce en France coïncide avec la découverte de la station jurassienne.
Ex : 40% signifie que 40% des mailles d'observation de l'espèce se situe dans la région considérée.
La Bourgogne-Franche-Comté concentre l’ensemble des responsabilités à l’échelle nationale, la seule population française se trouvant sur son territoire. Étant donné la proximité avec les populations transfrontalières, cette région présente également une responsabilité en matière de prospection et de remise en état de sites favorables à l’espèce.
Dans la station jurassienne, l’espèce a été observée entre fin mai et mi-juillet. Le pic d’abondance en Europe centrale se situe fin-Juin.
Altitude min. | 700m |
Altitude max. | 700m |
80% des observations sont entre 700m et 700m |
La station jurassienne se trouve à moins de 700 m d’altitude. En Europe centrale, l’espèce est présente de 400 à 700 m d’altitude (Boudot & Kalkman, 2015).