Photo : © Christophe Brochard

Atlas dynamique des Odonates de France

Sympetrum depressiusculum (Selys, 1841)

Rédacteur :
Régis KRIEG-JACQUIER pour le groupe Opie-Odonates

Fiche espèce Les Libellulidae
Statuts Source : Taxref 17.0 (10/01/2024)
Liste rouge mondiale LC : Préoccupation mineure 2023
Liste rouge européenne VU : Vulnérable 2023
Liste rouge nationale EN : En danger 2016
Plan National d'Actions en cours Aller sur le site du PNA 2020
Listes rouges régionales Selon régions
Aquitaine 2016 Non applicable (NA)
Auvergne 2017 Vulnérable (VU)
Bourgogne 2015 Non applicable (NA)
Centre 2022 Disparue au niveau régional (RE)
Corse 2017 Non applicable (NA)
Franche-Comté 2013 Données insuffisantes (DD)
Grand Est 2023 Vulnérable (VU)
Nord-Pas-de-Calais 2012 Non applicable (NA)
Occitanie 2018 En danger (EN)
Pays-de-la-Loire 2021 Disparue au niveau régional (RE)
Poitou-Charentes 2018 Disparue au niveau régional (RE)
Provence-Alpes-Côte-d'Azur 2017 Vulnérable (VU)
Déterminante ZNIEFF Selon région
Auvergne-Rhône-Alpes Toute la région
Bourgogne-Franche-Comté Toute la région
Corse Toute la région
Occitanie Toute la région
Provence-Alpes-Côte d'Azur Toute la région
Laurent Rouschmeyer
Ph. Flammant
Benoît Guillon - www.meslibellules.fr
Ph. Flammant
Ph. Flammant
D. Leclerc
Ph. Flammant
M. Lohr
Dominique Mouchené
Dominique Mouchené
Benoît Guillon - www.meslibellules.fr
D. Leclerc
Philippe LAMBRET
V. Baux
S. Wroza
S. Wroza

Densité des observations

Animer les données
Faible densité Densité moyenne Forte densité

L’espèce reste très rare en France durant les deux dernières décennies. Les observations se concentrent la vallée du Rhône et sur celle du Rhin. C’est dans la vallée du Rhône que les plus grosses populations sont connues à la faveur des canaux d’irrigation du secteur drômois d’une part et de la Camargue d’autre part. Un noyau de population reste quant à lui dynamique sur la retenue du barrage de Grangent (Loire et Haute-Loire). Des données éparses pourraient correspondre à des épisodes de déplacements plus ou moins massifs, mais aussi à des erreurs d’identification. En effet, S. depressiusculum était réputé difficile à distinguer de S. sanguineum avec des critères de nervation assez laborieux à utiliser.

Sympetrum depressiusculum

le Sympétrum déprimé

Sympetrum depressiusculum est largement distribué sur la zone tempérée de l’écozone paléarctique, de l’Atlantique au Japon où l’espèce était autrefois connue sous le nom de S. frequens, aujourd’hui synonyme. L’aire de répartition est interrompue en Asie centrale et l’espèce évite les hautes comme les basses latitudes. Néanmoins, au cœur de son aire de répartition, la distribution est parcellaire avec de vaste zones où l’espèce est absente. C’est une espèce généralement limitée à des habitats ensoleillés et peu profonds, asséchés en automne et inondés à la fin du printemps. Cela correspond d’une part à des milieux naturels dans les piémonts, inondés lors des fontes des neiges au printemps, et d’autre part à des habitats secondaires anthropogènes présentant les mêmes caractéristiques (canaux d’irrigation, bassins d’autoroute, lacs de barrage, rizières, élevages de carpes). Les œufs entrent en diapause après la ponte jusqu’au printemps suivant. Les larves se développent alors sur 9 stades et sur une durée de 6 semaines à 5 mois selon les conditions hydriques et thermiques, puis, les émergences se succèdent sur deux mois. L’espèce est menacée par les changements dans les pratiques agricoles (rizières en particulier), par les modifications du régime des cours d’eau en liaison ou non avec le changement climatique (régime des nappes et les périodes d’inondation, etc.). De plus, la richesse en hydrophytes et en hélophytes doit être maintenue.

Références bibliographiques à utiliser :

  • Atlas of the european dragonflies and damselflies (Boudot & Kalkman, 2015) ;
  • Libellules de France, Belgique, Luxembourg et Suisse (Boudot et al., 2017) ;
  • Fiches espèces du site INPN
  • Qualification du lien Odonates-Habitats.
  • Note méthodologique pour le MNHN. Office pour les insectes et leur environnement. (Louboutin & Houard, 2015).

Données d'autochtonie de Sympetrum depressiusculum

Les exuvies de l’espèce, comme celles des autres Sympetrum, sont difficiles à repérer et fragiles, mais la période d’émergence s’étendant sur deux mois, l’autochtonie certaine devrait pouvoir être validée en recherchant les individus émergents et ténéraux.

Données temporelles de Sympetrum depressiusculum

Les observations de l’espèce se sont étoffées de nouvelles mentions dans la vallée de la Loire (42 et 43), en Alsace et sur les affluents provençaux du Rhône. Parallèlement de nombreuses observations anciennes n’ont pas été réitérées depuis. Certaines de ces données anciennes isolées peuvent résulter d’épisodes de déplacements de masse, mais peuvent aussi relever d’erreurs d’identification.

Observations de l'espèce

Une session d'observation = 1 observateur + 1 lieu + 1 date

Le nombre de mailles où l’espèce est observée ne progresse pas et la tendance baissière de la fréquence d’observation de S. depressiusculum dans les sessions d’observation est à attribuer à son indice de rareté.

Nombre de mailles où l'espèce est observée

L'augmentation du nombre de mailles suit globalement la progression de l'amélioration nationale de la connaissance odonatologique nationale.

Responsabilité régionale pour la conservation de l'espèce
<5% Très diluée <10% Diluée <20% Moyenne <35% Forte <100% Capitale

Ex : 40% signifie que 40% des mailles d'observation de l'espèce se situe dans la région considérée.

La majorité des mailles où l’espèce est observée concerne les régions Auvergne-Rhône-Alpes et PACA qui cumulent donc les responsabilités pour cette espèce. Néanmoins et compte tenu du caractère parcellaire des zones occupées, chaque région devrait travailler à une meilleure connaissance de l’espèce par des prospections ciblées, un nettoyage des données et la recherche des preuves d’autochtonie certaine.

Période de vol des adultes
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D

Les données précoces (avril) ou tardives (décembre) sont intrigantes et correspondent probablement à des erreurs d’identification ou à des confusions entre date de saisie et dates d’observation. Les pics d’observation en juillet et en aout correspondent à la période de vol des individus matures.

Altitudes min/max d'observation
Altitude min. 1m
Altitude max. 1767m
80% des observations sont entre
12m et 478m

En France, l’espèce est essentiellement présente aux étages planitiaire et collinéen.  

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